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Le roi des reptiles : le crocodile au Costa Rica

En bref: Le Costa Rica n’échappe pas à la règle des autres pays tropicaux, on retrouve bel et bien des crocodiles sur son territoire. Mais que faut-il savoir sur  cet animal ? Où le voir ? Et saviez-vous qu’il avait une place non négligeable dans les légendes et traditions des indiens costariciens ? On vous dit tout. 


Je suis un animal à sang froid, je vis dans les pays tropicaux, en Amérique, en Asie, en Océanie et en Afrique, j’ai quatre pattes, une longue queue et des dents affilées bien apparentes, je suis le roi de la mangrove, on me dit mangeur d’homme, même si c’est faux, je suis, je suis … le crocodile, pardi !


Généralités sur le crocodile


Les crocodiles sont des reptiles qui habitent la plupart des régions tropicales du monde. Ils fréquentent les eaux douces ou saumâtres et vivent immergés dans des cours d’eau stagnante où ils attendent qu’une proie y passe pour se jeter dessus (singes ou paresseux) ! Très bien adaptés à la vie sous l’eau, ils peuvent y rester jusqu’à 50 minutes sans avoir à ressortir pour respirer. Agiles dans l’eau, oui, mais ils sont plutôt maladroits sur la terre ferme. Il leur arrive parfois de sortir en mer pour passer d’un estuaire à un autre sans avoir à passer par la plage. 

S’ils sont considérés comme les rois des reptiles, c’est bien parce que ce sont… les plus grands reptiles qui existent. Les crocodiles du Nil et les crocodiles américains peuvent atteindre jusqu’à 7 mètres de long pour près de 500 kilogrammes. D’autant plus qu’ils n’ont aucun prédateur (sauf l’homme). Néanmoins, dans la plupart des régions du monde entier, les crocodiles sont considérés comme une espèce en danger. On estime que les populations ont chuté de 72 % entre 1970 et 2012 : il est recherché pour son cuir et sa viande. Heureusement, il est protégé au Costa Rica et il est interdit de le chasser (sauf cas exceptionnels).

On le dit également mangeur d’homme : que nenni. Le Costa Rica n’enregistre que très peu d’attaques de crocodiles, et souvent du fait même de l’inconscience de certaines personnes. Pour éviter cela, quelques précautions élémentaires sont à prendre : ne pas se baigner dans des rivières où il y a des crocodiles (c’est indiqué) et au niveau des estuaires, et ne pas aller chatouiller leur museau. Sinon, tout devrait bien se passer ! 

Quoi qu’il en soit, difficile de ne pas voir un crocodile lors d’un voyage au Costa Rica.

Comment faire la différence entre un crocodile et un caïman ?
Même s’ils se ressemblent fortement, les caïmans et les crocodiles font partie de familles différentes. Le caïman, lui, est plus petit (jusqu’à 2 mètres et demi de longueur) et est bien plus timide. On les différencie facilement par leurs museaux : le museau du caïman est large et arrondi alors que celui du crocodile est pointu. Ce sont des cousins germains !


Où voir des crocodiles ?

Où voir ces fameux crocodiles et caïmans ? On vous le dit ! Lors d’un briefing Chez Pierre, l’équipe se chargera de vous donner des petits secrets de destinations recueillant ce très grand reptile.  

Il faudra sortir de la Vallée Centrale et de San José pour les observer : direction les plaines de la côte Caraïbes ou sur la côte Pacifique

Sur l’océan Pacifique, on en retrouve notamment dans les estuaires des parcs nationaux de Santa Rosa ou de Palo Verde sur le río Tempisque.

Plus au sud du pays, on le pont Tárcoles est un des endroits incontournables si on veut abolument observer les crocodiles dans le río qui passe en dessous. 

Une autre façon de les observer de manière ludique en pleine nature est dans les mangroves du Costa Rica, notamment à Puerto Jiménez à proximité du parc national du Corcovado, ou à Damas à proximité de Manuel Antonio. Il suffira de louer un kayak et à l’aventure ! Du côté des Caraïbes, on retrouvera caïmans et crocodiles dans les canaux de Tortuguero (et oui, il n'y a pas que des tortues !). On en retrouvera également dans les Caraïbes Sud, notamment sur les cours d’eau du refuge de Gandoca-Manzanillo.

En revanche, il est assez improbable d'en croiser un sur la plage, pas d'inquiétude à avoir sur ce point !

Le saviez-vous ? 
On retrouve les crocodiles uniquement dans les pays tropicaux car ils arrêtent de s’alimenter lorsque la température extérieure est inférieure à 16 degrés Celsius et ne sont plus capables de nager en dessous de 8 degrés Celsius. C’est pour cela que l’on ne les trouvera ni sur les flancs des volcans du massif central, ni à Monteverde !

On en retrouve sinon dans le refuge de vie silvestre de Caño Negro (où ils sont en surpopulation) qui se situe un peu plus au nord du volcan Arenal, à Boca Tapada ou même à Sarapiquí.

Quoi qu’il en soit, c’est un animal relativement facile à observer. Il suffit de demander à l’équipe pour préparer votre séjour et intégrer une activité où il sera possible de voir des crocodiles sur son itinéraire

Une célébration traditionnelle autour du crocodile : la « lagarteada »


Avez-vous déjà entendu parler de la « lagarteada » ? Surement que non !

La « lagarteada » est en réalité une célébration traditionnelle qui se tenait chaque année le jour du vendredi Saint dans le nord du pays, dans quelques villages du canton de Santa Cruz, à la frontière avec le Nicaragua. 

Le principe est simple : les hommes du village (les « lagarteros ») partent à la recherche d’un crocodile ou d’un caïman qu’ils doivent capturer à main nue pour l’amener ensuite sur la place du village, sur laquelle il sera attaché. Le même animal sera relâché au bout de 24h. 

La célébration était encadrée par le ministère chargée de la protection de la nature (MINAE) qui s’assurait que l’animal n’était pas blessé lors de sa capture, qu’aucune arme n’était utilisée, que l’animal disposait de suffisamment d’eau lors de sa « détention » et que l’animal était ensuite relâché sur le même site où il avait été capturé.

Dans le passé, la tradition consistait à sacrifier l’animal pour nourrir le village et fournir le cuir pour différents artisanats. 

Le pays ayant interdit la chasse depuis 2018, cette tradition a laissé le pas à un festival du crocodile qui se déroule dans la même région et qui met en avant la valeur biologique, historique et culturelle du crocodile. 

Aujourd’hui, cette tradition résulte d’un syncrétisme culturel entre les tribus chorotegas (qui considéraient alors le crocodile comme un animal sacré, symbole de fertilité) et le catholicisme, apportée par les Espagnols.