La corruption au Costa Rica : mythe ou réalité ?
En bref : Étant un pays d’Amérique latine, il est légitime de se demander si la corruption au Costa Rica est présente de nos jours. Répondre à cette question revient à faire un saut (très intéressant) dans le passé de ce pays devenu aujourd’hui un endroit où il fait bon voyager d’un point de vue sécuritaire.
Qu'est-ce que la corruption au Costa Rica ?
La corruption au Costa Rica : une affaire prise très au sérieux
Le Costa Rica se distingue clairement des autres pays d’Amérique latine dans plusieurs domaines et particulièrement en termes de corruption qui, pour ces derniers, représente souvent un réel fléau. Le pays est un État de droit, possède une certaine stabilité intrinsèque, déjà acquise, avec une culture et une organisation sociale qui n'encouragent pas la corruption dans le secteur public. La perception de la corruption est donc mal vue au Costa Rica. Historiquement, la vie politique costaricienne a été relativement épargnée par les gouvernements d’hommes politiques corrompus, ayant fait de la prison pour détournement ou blanchiment. Ce n’est pas l’image renvoyée par le Costa Rica. C’est plutôt au niveau municipal que les risques de corruption subsistent : dès qu’il y avait un pouvoir local, il pouvait y avoir corruption.

Quelles sont les affaires de corruption ayant marqué le pays ? Les cas concrets de corruption résident principalement dans les affaires de détournement d’argent public mettant en cause les mairies. Ces dernières détenaient pendant longtemps les droits de permis de construire, ce qui leur offrait un terrain de jeu idéal pour accorder des permis sur des zones pourtant interdites. Les municipalités prises la main dans le sac ont fait l’objet de sanctions fermes comprenant l’emprisonnement et le remboursement de l’argent détourné, illustrant alors une véritable lutte contre la corruption.
À ces affaires municipales, s’ajoutent des faits de corruption sur des plantations de bananes et des scandales de corruption impliquant des concessions de terrains, durant la crise de 2008, pour des hôtels comme le Barceló Tambor. Sans oublier le prix Nobel de la paix de 1987, Óscar Arias Sánchez, ayant brigué deux mandats de la Présidence du Costa Rica et à l’origine des parcs nationaux dans le pays, qui a été inculpé très tard pour une affaire de corruption publique avec Alcatel.
D'apres une étude de Transparency international de 2023, l'index de perception de la corruption au Costa Rica est au 45e rang sur un total de 180 pays.
Le Costa Rica : une exception du continent
Comment expliquer le peu de corruption au Costa Rica ? C’est avant tout un pays où la liberté d’expression et la liberté de la presse sont très bonnes. Depuis quelques années maintenant, le Costa Rica figure dans le top 10 du classement mondial de la liberté de la presse établi par l’ONG Reporters sans frontières. Le pays est même monté jusqu’à la 6e place sur 180, dans le classement des pays les moins corrompus, deux années de suite, en 2016 et 2017. La position du Costa Rica dans ce classement, juste après les pays scandinaves et loin devant le France (34e), amène à réfléchir. Ces bons scores font du Costa Rica une exception dans un secteur rongé par la corruption et les violences quotidiennes contre la presse : il est le pays le mieux noté de toute l’Amérique latine en matière de protection des droits de l’homme et de la liberté d’expression. Par conséquent, les cas de chantage et d’intimidations de journalistes sont peu habituels tout comme les interférences de l’État costaricien dans le travail des journalistes.
Ensuite, le Costa Rica est un pays riche, fondamentalement agricole et non un terreau de la corruption en Amérique centrale. Le pays s’est enrichi grâce à de courageux paysans et leurs nombreuses plantations de café et de bananes, notamment. Sa forte culture démocratique a été un atout pour sa croissance économique bien que le Costa Rica ne soit pas un pays de conquérants et industriels. Son développement a permis l’enrichissement de familles à la fin du XIXe siècle. C’est un pays sécuritaire qui ne risque aujourd’hui aucun coup d’État et prise de contrôle par l’armée puisqu’il n’y en a plus depuis 1948.
Ainsi, il est difficile de considérer le Costa Rica comme un pays corrompu, au vu de ses efforts sur la liberté d’expression et la liberté de la presse, en plus d'une histoire intrinsèquement démocratique et d’une population de travailleurs agricoles, jusqu’au plus haut niveau de l’État. D’autant plus que depuis 2008, San José a lancé l’investigation de nombreux dossiers de suspicions de blanchiment dans le cadre d’une lutte anti-corruption renforcée, de manière à ce que de lourdes sanctions s’appliquent après jugement. Dans le secteur public comme dans le secteur privé, les pots de vin sont loin de faire la loi.
Le comportement à adopter pour voyager en toute tranquillité
En tant que (futurs) voyageurs de ce magnifique coin de paradis, il faut savoir que le Costa Rica est un pays qui se développe très bien sans corruption préférant pour cela les petites structures aux grands hôtels. Ce choix de structure ne lui permet pas d’être corruptible ou du moins ne favorise pas la corruption. Et cela se remarque rapidement dans le pays de la pura vida.

Ainsi, à bord d'un véhicule de location sur les routes du Costa Rica, la police arrêtera quelqu'un uniquement en cas d’infraction au code de la route. Dans tous les cas, il ne faut pas tenter d’amadouer le policier avec des billets verts, car cela risque d'amener de plus gros problèmes. En cas de problème de communication, contactez directement l'assistance francophone ToutCostaRica 24h/7j par téléphone et l’un des membres de l’équipe ToutCostaRica vous aidera. Parfois, c’est pratique de pouvoir faire appel à un interprète. N’hésitez pas, également, à lire l'article complet dédié à la conduite au Costa Rica, dans lequel se trouve tous les conseils pour conduire en toute sécurité.