Les aras du Costa Rica : trésors colorés de la jungle
À la rencontre des Aras : émerveillement au cœur de la jungle costaricienne
En bref : Dans les vastes étendues de forêts tropicales du Costa Rica, les aras déploient leurs ailes chatoyantes, symboles vivants de la biodiversité exubérante de ce paradis vert. Leur cri strident résonne à travers la canopée, captivant les visiteurs et rappelant l'importance cruciale de la préservation de ces trésors de la nature
Dans les profondeurs des forêts tropicales du Costa Rica réside une population vibrante et colorée qui captive le cœur des voyageurs et des habitants locaux : les aras. Avec leurs plumages éclatants, ces oiseaux majestueux sont devenus des symboles de la biodiversité exubérante de ce petit pays d'Amérique Centrale.
Les aras sont membres de la famille des perroquets et se distinguent par leurs couleurs vives et leur grande taille. Au Costa Rica, on trouve deux espèces principales d'aras : l'ara rouge (Ara macao) et l'ara vert (Ara ambiguus). Chacune de ces espèces occupe des niches écologiques spécifiques dans les différentes régions du pays.
L'ara Macao "lapas rojo"
.jpg)
Sur la côte Pacifique du Costa Rica, il est possible d'admirer les Aras de Macao, également connus sous le nom d'aras rouges. Ces grands perroquets habitent les forêts tropicales, mesurant jusqu'à 86 centimètres de long pour un poids pouvant atteindre 1 kg. Leur espérance de vie moyenne est d'environ 80 ans, mais certains individus vivent jusqu'à 100 ans.Leur plumage présente une couleur rouge dominante sur le dessus, avec des nuances de jaune et de bleu. Une caractéristique intéressante est que les jeunes aras ont des yeux sombres, tandis que les adultes ont les yeux jaunes.
Les Aras de Macao se trouvent dans les forêts tropicales humides, depuis le Mexique jusqu'à l'Amazonie brésilienne. Leur alimentation se compose principalement de fruits et de graines. Ils sont sociaux et se déplacent en groupes. Au Costa Rica, la péninsule d'Osa abrite la plus grande population d'aras rouges du pays, comptant plus de 1200 individus. Leur cri strident et distinctif annonce leur présence bien avant qu'on ne les aperçoive !
L'Ara de Buffon "lapas verde"
Les Aras de Buffon, ou aras verts, arborent un plumage vert avec une queue rouge orangé et une pointe bleue. Ils sont les plus grands aras du monde, mesurant environ 90 cm et pesant jusqu'à 1,4 kg. Leur espérance de vie moyenne est d'environ 60 ans. On les trouve du Honduras jusqu'en Équateur, habitant les forêts tropicales de la côte Caraïbes du Costa Rica et du nord du pays.Autrefois classé comme une sous-espèce de l'Ara militaire, l'Ara de Buffon avait une aire de répartition complémentaire à celle de l'Ara militaire, présent au Mexique et en Amérique du Sud. Cependant, les experts s'accordent désormais à considérer l'Ara de Buffon comme une espèce distincte, étant donné son isolement génétique suffisant.
Ces oiseaux sont bruyants, même en vol, émettant des cris rauques. Leur alimentation se compose principalement de fruits, de graines et de noix, qu'ils savent casser facilement grâce à leur bec robuste. Ils vivent en groupes de 20 à 40 individus et une fois qu'un couple se forme, c'est pour la vie ! Si vous entendez son cri caractéristique (une sorte de "rwaaaaaaaaaa" aussi grinçant que puissant) il est fort probable qu'il y ait en fait deux individus dans les parages, ouvrez l'oeil !
Un destin entre tagédie et espoir
Pourtant, la présence de ces oiseaux majestueux n'a pas toujours été garantie. Du bord de l'extinction à leur survie et leur rétablissement, le retour des aras au Costa Rica est une histoire inspirante de dévouement écologique.
Au début du 20e siècle, ces oiseaux étaient répandus sur 85% du territoire costaricien. Mais en 1980, ils avaient quasiment disparu. Qu'est-il arrivé ?
Deux malheurs ont frappé les aras du Costa Rica. Tout d'abord, leur régime alimentaire composé principalement d'amandes de montagne (Almendro Amarillo) les a exposés aux conséquences dévastatrices de la déforestation, particulièrement intense dans les années 1950. Cette déforestation a détruit les habitats boisés essentiels pour leur alimentation et leur reproduction.
Ensuite, leur popularité en tant qu'animaux de compagnie a causé des dommages supplémentaires. Étant donné leur caractère monogame et très fidèle, le commerce des aras en tant qu'animaux de compagnie a entraîné une perte irréparable pour leur population.
Pour contrer ces menaces, le parc national de Carara a été créé à la fin des années 1970 pour protéger la seule population restante d'une poignée d'aras.
Cependant, l'espoir est revenu dans les années 1980 avec la création d'un centre de conservation des perroquets appelé "Amigos de las Aves" par Margot et Richard Frisius, un couple d'expatriés passionnés. Les aras confisqués, devenus inaptes à la vie sauvage en raison de l'empreinte humaine, ont trouvé refuge dans ce centre, où ils ont été soignés en vue de la reproduction.
Malgré le décès de Margot et Richard Frisius en 2008 et 2010 respectivement, leur héritage s'est perpétué grâce à des partenariats avec d'autres écologistes partageant les mêmes idées, comme le projet Ara.
À partir des années 1990, les efforts de réintroduction des aras élevés en captivité, menés par le projet Frisius et d'autres organisations, ont porté leurs fruits. La libération des oiseaux a été un succès, avec un accent particulier sur trois zones géographiques : la région de Carara, la péninsule d'Osa et la péninsule de Nicoya. Ces zones ont offert aux aras des opportunités de se rétablir, notamment en s'adaptant à de nouveaux régimes alimentaires.
De leur côté l ’«ASADA d’Horquetas de Sarapiquí », le Ministère de la Santé et la municipalité ont décidé d’unir leurs forces pour essayer de protéger l’Ara Buffon en plantant une forêt complète d’amandiers.
Les amandiers sont essentiels pour les Aras Buffon. En effet, cette espèce d’oiseaux s’alimente principalement des graines de cet arbre. De plus, les scientifiques ont observé que les femelles préfèrent pondre leurs œufs dans ces derniers. Les amandiers ont donc un rôle déterminant concernant la survie de cette espèce.
En effet, on estime que dans la zone nord et dans les Caraïbes du Costa Rica, il y a environ 350 aras verts sur les 1 000 qui vivent encore dans leur milieu naturel ! Il est donc essentiel de les préserver.
En conclusion, les aras du Costa Rica ne sont pas seulement des oiseaux extraordinaires à admirer, mais aussi des ambassadeurs de la richesse et de la diversité de la vie sauvage de ce pays enchanteur. En les protégeant, c'est également l'incroyable héritage naturel du Costa Rica pour les générations futures qui est préservé.
